Sous l’action conjuguée du gouvernement français et des initiatives internes de l’écosystème tech, l’entrepreneuriat féminin fait parler de lui. Si la conversation sur l’égalité et l’accès aux opportunités est lancé, encore beaucoup de chemin reste à faire : bien que 42% des femmes déclarent avoir envie de créer leur propre entreprise, elles ne constituent que 30% des créateurs d’entreprises in fine (source : “Viser Haut” de OpinionWay, 2017). Le difficile taux de conversion témoigne de freins encore persistants qui limitent les femmes dans leur ambition. Le manque de confiance en soi ou la peur de l’échec financier sont autant de raisons biaisées qui empêchent la création de nouvelles entreprises.
L’enjeu derrière le débat et la médiatisation de ces discussions est de former une base d’entrepreneures expérimentées qui motiveront la génération suivante à se lancer. Déjà, les résultats sont visibles : entre 2018 et 2019, le nombre de first-time entrepreneures a diminué de 82% à 69% (source : Observatoire BNP Paribas de l’Entrepreneuriat au Féminin, 2019). Les hommes profitent encore d’un réseau bien plus développé, avec 5 fois plus de serial entrepreneurs (3 startups ou plus) que leurs compères féminins (15 % vs 3 %), mais à force d’itération les femmes devraient bientôt bénéficier d’une base solide.
L’accès à une information claire et complète est souvent mentionné comme une difficulté majeure pour les entrepreneures. Pour tenter d’y répondre, nous avons compilé l’ensemble des acteurs de la formation et d’accompagnement, les réseaux et associations, les lieux de travail, les dates importantes, les sources de financement et les profils féminins à suivre ; un outil pour les femmes prochainement ou déjà entrepreneures, afin qu’elles connaissent et utilisent toutes les ressources à leur disposition.
Accompagnement et formation
L’accompagnement d’entrepreneures augmente à la fois leur confiance en elle et leurs chances de succès. Selon l’étude OpinionWay précédemment citée, 30% des femmes sollicitent une forme d’accompagnement à un moment dans le développement de leur entreprise (sous forme de conseils juridiques, fiscaux, comptables, d’aide à la création ou à la gestion), contre 24% des hommes. D’où la multitude de structures d’accompagnement et formation, certaines généralistes, d’autres dédiées à des profils d’entrepreneures particuliers.
Déjà, l’accès difficile à l’information constitue un frein : 75% des entrepreneures ne font pas appel à un réseau d’accompagnement lors de la création ou du développement de leur entreprise, dont 26 % en raison d’un manque d’information (source : étude Caisse d’Epargne Femmes et Business en Europe, 2019). Retour sur les structures existantes.
Structures généralistes
WILLA (ex-Paris Pionnières) : depuis sa création il y 15 ans, WILLA a accompagné plus de 530 projets cofondés par des femmes. En tout, ce sont 1 050 femmes qui ont bénéficié d’un des nombreux programmes, et plus de 150 entrepreneures qui participent annuellement aux différents programmes. En plus des trois programmes de l’incubateur (bootcamp de trois jours, pré-incubation de six mois ou incubation d’un an), 12 autres programmes d’accompagnement thématiques ou généralistes sont disponibles (dont deux d’intrapreneuriat, #PossibleIntra et #66Miles) en partenariat avec de grands corporates (dont FDJ, EDF Pulse, HSBC, Deloitte).
Action’elles : l’association Action'elles a accompagné plus de 6 000 entrepreneures et effectué plus de 10 000 mises en relation depuis sa création en 1994. A l’origine basée à Lyon, l’activité de la structure s’est aujourd’hui étendue à l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’Île-de-France et à la Nouvelle Aquitaine. En plus de parcours de formation pensés sur le long-terme (parcours création et parcours Ambition'elles récemment lancé), l’association propose trimestriellement des formations à la carte sur des thématiques business ainsi que des ateliers pratiques (trois fois par mois).
Les Prem1ères (ex-Fédération Pionnières) : le réseau Les Prem1ères rassemble des incubateurs régionaux de France métropolitaine, DOM-TOM et au-delà. Trois programmes d’aide à la création et au développement sont proposés aux femmes et équipes mixtes, sous forme de programme de deux jours (Start-1ère), de 6 à 10 mois (Go-1ère) ou de 6 à 19 mois (Boost-1ère).
Bouge ta Boîte : Bouge ta Boîte est un réseau business féminin proposant des outils de renforcement de compétences. La structure organise également des séances de formation bimensuelles en présentiel (intitulées “Bouge UP”), ainsi que des ateliers mensuels.
MyAnnona : la plateforme d’accompagnement pour les femmes entrepreneurs aide les entrepreneures dans la construction et la mise en place de leur stratégie financière, grâce en particulier à l'intégration des nouveaux outils de financement.
#ConnectHers (par BNP Paribas) : le dispositif de BNP Paribas comprend entre autres un axe de tutorat constitué d’ateliers pédagogiques et d’assistance de référent internes afin d’accompagner les entrepreneures à chaque étape de développement.
Structures spécialisées
Force Femmes : l’association Force Femmes accompagne les femmes de plus de 45 ans sans emploi dans leurs démarches de retour à l’emploi ou de création d’entreprise depuis 2005. En 2019, près de 10 000 femmes ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé auprès d’un des 953 bénévoles de l’équipe. Afin de répondre à l’attractivité croissante de l’association, plus de 5 000 entretiens individuels ont été réalisés et 2 200 ateliers de groupe organisés l’année passée.
Réseau Mampreneures : lancé en 2009 à Paris, le réseau Mampreneures soutient et accompagne les mères chefs d’entreprises dans toute la France. Il compte aujourd’hui 350 adhérentes et plus de 3 000 entrepreneures accompagnées depuis ses débuts. Trois dispositifs d’accompagnement sont proposés, différant sur leur longueur (3 séances de coaching avec “Mam’booster Découverte”, 6 séances avec “Mambooster de suivi” ou une année d’accompagnement avec “Mambooster de parrainage”).
Les Audacieuses (par La Ruche) : le programme d’incubation gratuit de 9 mois s’adresse aux entrepreneures de projets à impact basées en Île-de-France, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine ou Occitanie. 100 entrepreneures en bénéficient chaque année, et peuvent également récolter un des prix additionnels (dont 5000€ de la Fondation KPMG France ou un an d’hébergement au WAI de BNP Paribas).
Women Series (par Ulule) : la compétition nationale Women’s Series organisée au mois de mars est destinée aux entrepreneures souhaitant bénéficier d’un accompagnement personnalisé sur leur campagne de crowdfunding Ulule. Au terme du coaching, une soirée de lancement permet aux sélectionnées de présenter leur projet au grand public. 125 pitcheuses avaient présenté lors de l’édition 2019.
Women Initiative Foundation : lancé en 2016 par une alumni française de Stanford, la Women Initiative Foundation (WIF) s’adresse aux femmes chefs d’entreprises ayant plus de trois ans d’activité. En fonction de la situation géographique de l’entrepreneure et de ses besoins, plusieurs programmes sont disponibles et des sessions individuelles de mentoring sont proposées pendant un an (Programme WBMI, Programme de Mentoring Transatlantique, Programme européen et américain inter-compagnies de mentoring, Stanford Women Entrepreneur Program).
Réseautage et networking
Les entrepreneures sont traditionnellement moins impliquées dans des réseaux professionnels, partiellement dû à un difficile équilibre vie professionnelle/vie personnelle et des attentes propres. Seules 44% des femmes sont membres d’un réseau professionnel (source : Observatoire BNP Paribas de l’Entrepreneuriat au Féminin, 2019), un chiffre en légère augmentation par rapport à 2018. Par ailleurs, un quart des femmes sont membres de réseaux non exclusifs de genre.
Les réseaux constituent pourtant un haut lieu d’échange de connaissances et d’information (pour 71% des femmes vs 49% des hommes), un accélérateur de développement et finalement, de confiance en soi. Là réside la principale différence avec les dirigeants masculins, pour qui les réseaux constituent davantage un avantage commercial (23% vs 10% pour les femmes). Panorama des réseaux exclusivement féminins.
Réseaux nationaux d’entrepreneures
Action’elles : l’association au plus de 600 adhérentes propose régulièrement des événements de réseautage (ateliers, petit-déjeuners, soirées trimestrielles, afterworks, salons) afin de favoriser la mise en relation entre entrepreneures de même industrie ou offrant des produits/services complémentaires.
Femmes Entrepreneures : lancé en 2010 sous forme de collectif, Femmes Entrepreneures est depuis devenue une association œuvrant au partage d’expérience et à la formation d’entrepreneures.
Réseau Mampreneures : le réseau Mampreneures soutient et accompagne les mères chefs d’entreprises dans toute la France. Il compte aujourd’hui 350 adhérentes et propose mensuellement des MamCafés régionaux pour favoriser la rencontre et l’échange.
Cyberelles : le business club à destination des femmes de la digital tech compte 120 Cyberelles actives et plus de 2 000 membres (entrepreneures, dirigeantes et indépendantes). Il bénéficie du soutien de plus de 20 entreprises de la tech dont Google, Yahoo, Orange, BNP Paribas et Ebay.
Co-Women : créé en 2016, le réseau Co-Women se définit comme un “réseau bienveillant des femmes qui entreprennent”. A l’aide de rencontres informelles, talks et sessions de formation, le réseau souhaite conforter les femmes dans leur choix entrepreneurial.
WOMUM : WOMUM est un réseau 100% digital pour échanger entre entrepreneures, freelances, femmes d’affaires, C-suite executives et autres dirigeantes.
DWEN (Dell Women Entrepreneur Network) : lancé en 2010 aux Etats-Unis, le réseau DWEN de Dell rassemble les entrepreneures du monde désireuses d’échanger sur leur expérience et leurs difficultés aux quatres coins du globe. Ces dernières années, des réunions locales ont eu lieu à Paris ainsi qu’à Montpellier.
Les Intrapreneuses : lancé sur Facebook comme lieu d’échange entre 50 personnes (hommes et femmes) célébrant l’esprit intrapreneurial féminin, le réseau s’est aujourd'hui élargi à plus de 1 000 membres grâce au principe de cooptation.
Réseaux locaux d’entrepreneures
Femmes Entrepreneures (Ouest parisien) : l’association d’entrepreneures de l’Ouest parisien réunit plus de 150 membres, dans le but est de mettre en relation les entrepreneures locales. Business buzz, déjeuner business ou soirées réseau sont proposés hebdomadairement pour faciliter les échanges.
Réseau ELLEA (Alpes) : ELLEA (Elles Entreprennent dans les Alpes) est un réseau féminin rural de femmes cheffes d’entreprise basées dans les Alpes. Lancée en 2014, l’association compte aujourd’hui une soixantaine d’adhérentes.
Cant’elles (Cantal) : créée en 2015, l’association vise à faire rencontrer les femmes chefs d’entreprise et créatrices du département du Cantal. A ce jour, 80 femmes en font partie.
Entreprendre au féminin Bretagne (Bretagne) : EAFB accompagne les femmes de Bretagne pour développer leurs compétences entrepreneuriales, au moyen d’un soutien à la définition et au lancement des projets et la facilitation de mises en relation entre chefs d’entreprises locales.
Femmes de Bretagne (Bretagne) : Femmes de Bretagne est un réseau collaboratif destiné à dynamiser l’entrepreneuriat féminin et à soutenir les entreprises locales de demain. L’association compte 1350 adhérentes à date, réparties sur les quatre départements bretons et la Loire Atlantique. 500 rencontres et ateliers sont organisés annuellement.
Femmes Actives Mouv’ (Montpellier): FAM’ est un réseau d’échange basé à Montpellier destiné aux entrepreneures ou indépendantes afin de développer leur activité professionnelle.
RéZoé (Alsace) : RéZoé est un réseau alsacien créé en 2012 qui rassemble les femmes entrepreneures locales. Son ambition est d'encourager l'entraide et la diversité entre les entrepreneures de talents.
EFOIR (La Réunion) : le réseau Entreprendre au Féminin Océan Indien Réunion vise à encourager l’esprit entrepreneurial sur l’île, grâce au partage d’expérience et au soutien des projets.
Lieux de travail et espaces de coworking
WILLA (Paris) : situé au cœur du Sentier à Paris, WILLA possède 45 postes de travail et 600m² sous verrière afin d'accommoder les entrepreneures et équipes mixtes dans le développement de leur activité.
La Patronnerie (ex-Appart Quatremain, Paris) : la Patronnerie propose open space, salles de réunion, studio photo, salle d’atelier et formation et un showroom pour les entrepreneures. Le studio de création Quatremain est devenu le Studio Patronne début 2020, afin d’aider les membres de la communauté sur la communication et stratégie de leur activité.
MONA (par My Little Paris, Paris) : lancé en 2017 pendant trois mois au coeur de Paris, l’espace de coworking a accueilli 12 000 visiteurs et organisé 130 événements. Depuis, l’espace à fermé mais la communauté MONA subsiste avec des retraites de deux jours, des cours de sport, ainsi que des cours d’ambition et d'égalité pour les petites filles dès la rentrée prochaine.
POTENTIELLES (Marseille) : lancé en 2007 comme espace-pilote, POTENTIELLES mêle espace de travail, de rencontre et de formation pour les entrepreneures locales. 500 entrepreneures y passent chaque année pour bénéficier de conseils personnalisés sur la création ou le développement de leur activité.
La Canopée Gradignan (Bordeaux) : basé dans le centre-ville de Gradignan, l’espace de coworking La Canopée bénéficie des synergies avec l’incubateur Aquitaine Pionnières réservé aux entrepreneures.
Atelier Viking (Nantes) : situé dans le quartier des Olivettes, l'Atelier Viking est un espace de coworking associatif dédié aux femmes. Des “tablées” thématiques sont organisées deux fois par mois afin de favoriser les rencontres entre membres et renforcer la communauté.
Évents et dates de l’écosystème
Dans la lignée du networking, les événements sont l’occasion de rencontres pertinentes pour faire avancer son activité. Outre les événements réguliers de networking des réseaux (Girlz in Web, ELLEA, Femmes Entrepreneures, EFOIR, WIF) et les concours (annoncés plus bas), d’autres événements ponctuent les agendas des entrepreneures. Retour sur les rendez-vous de l’année 2020 :
- Winday (mars) : le réseau de business angels féminins FBA a organisé la 3e édition de son forum sur l’investissement au féminin le 3 mars 2020. Le but de l’événement est d’éduquer les femmes sur l’activité de business angels et de les informer sur les difficultés de financement des entrepreneures.
- Journée internationale de la Femme (mars) : à l’occasion de la Journée internationale de la Femme le 8 mars 2020, réseaux et acteurs de l’écosystème féminin multiplient les rencontres.
- La Semaine de Sensibilisation à l’Entrepreneuriat Féminin (mars) : la 8e édition du dispositif se tient du 9 au 27 mars 2020 afin de faciliter la rencontre entre entrepreneures, porteuses de projets et jeunes.
- Les Trophées des Femmes de l’Économie (mars/avril): les Femmes de l’Economie organise annuellement depuis 2010 une remise de trophées dans chaque région française afin de récompenser les femmes entrepreneures. Selon les localisations, les dates de clôture se situent entre mars et avril 2020.
- Le Female Founder Challenge (juin) : pour la seconde année consécutive, Vivatech organise en partenariat avec 50inTech le Female Founder Challenge qui inclut l’accès VIP à un dîner avec des investisseurs et dirigeants (“VC Night”), des office hours avec des investisseurs, une session de pitch ainsi qu’une cérémonie de remise de prix. Les différentes activités s’étendent du 11 au 13 juin 2020.
- La Journée des Femmes Entrepreneures (octobre) : depuis 2012, le Salon SME propose lors de sa seconde journée l’accompagnement de projets entrepreneuriaux féminins grâce à la présence d’exposants et de réseaux d’accompagnement, d’autres entrepreneures ainsi que d’experts. Cette année, l’événement se tiendra le 13 octobre 2020.
- Dell Women’s Entrepreneur Network (tba, probablement en juillet) : depuis 2010, 200 entrepreneures, journalists et cadres de Dell se retrouvent pour faciliter le networking international, échanger sur les savoir-faire et partager son expérience d’entrepreneure.
- Les Rencontres des Entrepreneuses en Action (tba, probablement en novembre) : l’association Force Femmes organise 3 journées gratuites de rencontres, ateliers et networking autour de l’entrepreneuriat féminin à Paris, Lyon, Bordeaux et Rennes.
- Afropreneuses Summit Paris (tba) : l’édition 2019 a célébré l’entrepreneuriat noir au féminin avec le partage d’expériences d’entrepreneures françaises. Les dates de 2020 n’ont pas encore été annoncées.
- Les Trophées de l’Entrepreneuriat au Féminin (tba): organisé chaque année par EAF (Entrepreneuriat au Féminin), cet événement récompense les entrepreneures à succès et rôles modèles. Les dates de l’édition 2020 n’ont pas encore été annoncées.
Financement
L’accès au financement demeure un véritable casse-tête pour les entrepreneures, qui estiment avoir plus de difficultés à lever auprès des acteurs traditionnels (banques ou fonds VC) que leurs équivalents masculins. La conséquence de biais intégrés et d’un manque d’information qui obligent les femmes à bootstrapper plus longtemps et/ou réduire leurs ambitions de financement. Alors que les banques constituent le premier interlocuteur des entrepreneures françaises, elles sont 65% à estimer que les banques ne fournissent pas suffisamment d’information (facilement accessibles) concernant leurs possibilités de financement (source : Observatoire BNP Paribas de l’Entrepreneuriat au Féminin, 2019). A l’inverse, 60% des hommes estiment que les banques sont efficaces sur ce sujet.
C’est pourquoi Eldorado œuvre à mettre à disposition des startups l'ensemble des sources de financements publics et d'investisseurs privés, afin de résorber l’inégalité d’information entre les genres. Retour sur les aides publiques, concours et sources de financement privé destinés aux femmes.
Aides publiques et concours
Dispositifs publics
La garantie ÉGALITÉ Femmes (GEF) : ce dispositif de France Active est destiné aux femmes, créatrices ou repreneuses d’entreprises, demandeuses d’emploi ou en situation de précarité afin de les aider dans l’obtention d’un prêt bancaire. Ce dernier peut être garanti jusqu’à 80% dans la limite de 50k€, à condition de financer les besoins en investissements et le BFR. France Active offre en outre un accompagnement privilégié sur la stratégie financière de ces entreprises et les conseillent dans leurs échanges avec leur banque.
Le congé maternité unique : en mai 2019, le congé maternité des travailleuses indépendantes a été aligné sur celui des salariées sur décret. Une simplification du régime qui permet aux indépendantes de prendre désormais entre 8 et 16 semaines de congé maternité, alors qu’elles bénéficiaient jusqu’alors d’une allocation forfaitaire et d’indemnités jusqu’à 74 jours (sous condition d’un arrêt de travail effectif de 44 jours).
L’AGEPI (Aide à la Garde d’Enfants pour Parents Isolés) : les parents isolés reprenant un emploi (d’avenir ou non) ou débutant une formation, peuvent bénéficier d’une aide à la garde d’enfants de la part de Pôle emploi. Son montant est déterminé par le temps de travail ou formation et le nombre d’enfants à charge pour le parent (femme ou homme).
Concours et appels à projets
- Be a Boss Award (de février à juin) : l’événement d’envergure nationale récompense l’ambition entrepreneuriale de femmes de France métropolitaine, Antilles françaises et du Maroc. A l’issue des étapes régionales, une finale se tient à Paris avec les 14 finalistes régionaux. En jeu sont un accès premium aux dispositifs de Bpifrance et 30k€ d’espaces publicitaires à gagner. Selon les régions, les inscriptions sont ouvertes de février à juin 2020.
- Pitch Pitch (par Ulule, mars) : les soirées de clôture de la Women Series (voir plus haut) sont l’occasion de tester sa présentation en 2 minutes et remporter un prix du public de l’ordre de 250€. Les différents événements locaux se tiennent courant mars 2020.
- Business O Féminin Award (avril) : le magazine spécialisé Business O Féminin organise la 4e édition de son challenge pour récompenser trois entrepreneures de talents. Trois prix sont à pourvoir : makers, impact et young ; afin de gagner d’un accompagnement individuel de mentors et experts du réseau ainsi qu’un an d’abonnement gratuit au magazine. La date limite d’inscription est le 24 avril 2020.
- EU Prize for Women Innovators (avril) : la Commission européenne récompense annuellement quatre entrepreneures européennes ayant créé une entreprise prospère et innovante. 100k€ sont accordés aux trois premières et un prix additionnel Rising Innovator de 50k€ récompense une entrepreneure de talent de moins de 35 ans.
- Challenge Ambition'elles (mai) : réservé au membres du réseau Action’elles (voir plus haut), le challenge récompense annuellement quatre profils d’entrepreneures (créatrices de moins de 2 ans, de plus de 2 ans, audacieuses ou coup de cœur du public). Les inscriptions sont ouvertes jusqu’à mai 2020.
- Prix Michelle Maugain (tba, probablement mai): organisé par l’association des Femmes Diplômées des Universités et du Supérieur, le prix Michelle Maugain délivre annuellement une bourse (entre 1 500 à 2 000€) à une femme diplômée ayant créé son entreprise ou activité libérale. La date d’inscription n’a pas encore été communiquée.
- Créatrices d’Avenir (tba, probablement octobre) : organisé par le réseau Initiative Île-de-France, le concours récompense six entrepreneures franciliennes se distinguant par leur talent entrepreneurial. Outre des dotations de 4 500€ à 7 500€ selon les trophées, des prestations d’accompagnement sont également offertes pour conseiller les gagnants sur le long-terme.
- Le Prix des Entrepreneuses (tba, probablement novembre) : l’association Force Femmes récompense chaque année trois entrepreneures françaises de plus de 45 ans. 15 000€ sont à la clé. Les dates de l’édition 2020 n’ont pas encore été annoncées.
- Prix Julie Mas (par EFOIR, tba) : en mémoire de l’ancienne vice-présidente de la Banque de la Réunion, le réseau réunionnais récompense annuellement un projet local porté par une femme (à hauteur de 3000 €). L’édition 2020 n’a pas encore été annoncée.
- Cartier Women’s Initiative Awards (déjà passé) : en partenariat avec l’INSEAD, Cartier récompense annuellement 21 entrepreneures dans le monde provenant de sept régions identifiées (Amérique latine et Caraïbes, Amérique du Nord, Europe, Afrique subsaharienne, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Asie de l’Est et Asie du Sud et Océanie). Les gagnantes de chaque région reçoivent une dotation de $100k ainsi qu’une formation dédiée à l’INSEAD et un accompagnement par le réseau. L’édition 2020 est déjà clôturée.
Financement privé
Si les entrepreneures font plus appel à l’autofinancement comparé aux hommes pour combler les limites du secteur bancaire, les banques restent leur principal interlocuteur financier : 13% des femmes contractent un prêt bancaire pour financer le développement de leur entreprise entre la 3e et 5e année d’existence (source : Observatoire BNP Paribas de l’Entrepreneuriat au Féminin, 2019). Face à ce marché encore mal desservi, les banques rivalisent pour lancer des dispositifs ou initiatives soulignant leur engagement en faveur de l’entrepreneuriat féminin (dont #ConnectHers de BNP Paribas ou #FemmesdeTalent de la Caisse d’Epargne).
Adie : l’association de microcrédit Adie a pour mission de rendre l’économie plus inclusive au moyen de microprêts (d’un montant max de 10k€) ainsi que d’accompagnement financier. Via ses 120 antennes et 380 permanences en métropole et Outre-mer, l’association a financé 180 000 personnes financées depuis sa création en 1989, dont 45% d’entrepreneures.
Femmes Business Angels : lancé en 2003, le réseau français de business angels féminins compte plus de 150 membres à date et autant de projets accompagnés. 25 projets font l’objet d’un investissement annuellement, après étude d’environ 600 dossiers.
Régulièrement décriés pour le manque de mixité de leur portfolio et équipe d’investissement, les principaux fonds VC français se sont engagés à revoir leurs engagements en novembre dernier au travers de la Charte SISTA. Certains fonds font déjà figure de bons élèves en termes de mixité du portfolio, comme le Crédit Agricole Ille-et-Vilaine Expansion, BNP Paribas Développement, Breizh Up et Side Capital comme nous l’avons relevé dans notre étude de l’investissement féminin. Il convient également de noter les nouveaux fonds prometteurs de l’année 2019 portés par des partners femmes (Gaia Capital Partners, Future Positive Capital et Makesense Seed I) : une mixité des équipes dont devraient bénéficier les portfolios par effet de ruissellement.
Ressources et profils à suivre
Le manque de confiance en soi est un frein à l’aventure entrepreneuriale cité trois fois plus fréquemment par les entrepreneures que par leurs compères masculins (source : étude Caisse d’Epargne Femmes et Business en Europe, 2019). Ainsi, seules 41 % des femmes entrepreneures françaises auraient confiance en elles au moment de la création/reprise de leur entreprise, soit une différence de 17 points avec les hommes. L’information reste un remède efficace pour combler ce manque de confiance : panorama non exhaustif des associations et sources d’information pertinentes.
Associations
StartHer (ex-Girls in Tech Paris) : fondé par Roxanne Varza (Station F) et Mounia Rhka (ISAI) en 2010, StartHer est une association qui soutient les femmes dans la tech et l’entrepreneuriat. Au moyen d’événements, de production de contenu (dont le très complet baromètre StartHer-KPMG 2019) et de partenariats divers, l’association sensibilise sa communauté de 30 000 personnes sur les vocations dans la tech et l’entrepreneuriat.
SISTA : SISTA est un collectif et organisme à but non lucratif lancé par Tatiana Jama (Levia.ai, Selectionnist, Dealissime), Céline Lazorthes (Leetchi, MangoPay) et Valentine de Lasteyrie (Partner chez Fiblac) afin de réduire l’écart de financement des entrepreneures en France et à l’étranger. Sa charte, développée en collaboration avec le CNNum en novembre 2019, a été signée par plus de 50 fonds VC s’engageant à atteindre des objectifs de mixité dans leurs équipes d’investissements et leurs portfolios.
Sources d’information et profils à suivre
D’autres sources d’informations pertinentes incluent les articles spécialisés de Forbes, Business O Féminin, Le Figaro Madame, ainsi que le site officiel du Secrétariat d'État chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Pensez également aux blogs et podcasts d’entrepreneures, dont Le Gratin de Pauline Laigneau (Gemmyo) et [génération xx] de Siham Jibril.
Plutôt qu’une liste incomplète des femmes de la tech, nous vous proposons une shortlist de cinq femmes à suivre. Elles sont entrepreneures, investisseures, et/ou contribuent à faire bouger l’écosystème tech.
Loubna Ksibi (cofondatrice de Meet My Mama et membre du CNNUM)
Figure de l’entrepreneuriat social et solidaire, Loubna Ksibi a lancé Meet My Mama afin de réduire les inégalités sur le marché du travail vécues par les mamas, souvent discriminées par leur origine, sexe et âge. Le service de traiteur pour entreprises propose des cuisines du monde entier et authentiques et valorise le travail de mamas extraordinaires.
Pourquoi la suivre ? Meet My Mama redéfinit les codes d’un secteur encore majoritairement masculin. Le soutien des mamas va au-delà du service, puisque la Mama Academy a été lancée pour aider les mamas à construire leurs parcours professionnels. Loubna twitte régulièrement sur les domaines de l’innovation, de la #foodtech et de l’économie sociale et solidaire.
Mathilde Collin (cofondatrice et CEO de Front)
Alumni d’HEC, Mathilde Collin a lancé Front aux côtés de Laurent Perrin un an après sa diplomation en 2013. L’application professionnelle permet de gérer plus efficacement les messageries partagées des salariés de plus de 5000 entreprises. Basée à San Francisco, la startup a annoncé début janvier 2020 sa Série C de 59 millions de dollars (53m€) réalisée auprès de ses investisseurs historiques (dont Sequoia Capital) et les CEO de Qualtrics, Okta et Zoom.
Pourquoi la suivre ? Son Medium regorge d’informations extrêmement précieuses pour les entrepreneures et femmes de la tech. Elle revendique la transparence pour partager l’avancée de Front, ses apprentissages et autres insights. Vous pouvez ainsi retrouver des posts sur l’organisation de ses journées en tant que CEO, ainsi que ses decks de Série A, B et C.
Tatiana Jama (cofondatrice de Dealissime, Selectionnist, Levia.ai, cofondatrice du collectif SISTA, investisseure et membre du CNNUM)
Serial entrepreneure, Tatiana Jama possède plusieurs success stories à son actif. Sa startup actuelle, Levia.ai, est une solution de commerce conversationnel sous forme de chatbot qui accompagne les visiteurs de sites ou les utilisateurs de plateformes de messagerie au cours du cycle de vente.
Pourquoi la suivre ? Outre son activité d’entrepreneure, Tatiana est également investisseure et engagée dans les problématiques d’inégalités de financement. Elle a lancé le collectif SISTA fin 2018 aux côtés de Céline Lazortes (Leetchi, MangoPay) qui œuvre à engager les parties prenantes de l’écosystème français à combattre l’inégal accès au financement pour les femmes. Plus de 50 fonds se sont engagés à féminiser leurs équipes d’investissement et portfolios via sa Charte en novembre dernier.
Imène Maharzi (fondatrice et CEO d’OwnYourCash et investisseure)
Imène Maharzi a une longue expérience dans le private equity, l’investissement et le conseil aux entrepreneures. En mai 2018, elle a lancé OwnYourCash, un réseau de business angels couplé à une plateforme de formation de business angels féminins afin de combattre les inégalités de financement dès l’amorçage. Son objectif est d’aider plus de 2 000 femmes à devenir business angel.
Pourquoi la suivre ? Le travail de formation d’OwnYourCash est fondamental pour changer les mentalités autour de l’investissement féminin. En outre, Imène est particulièrement active sur les réseaux pour évoquer les biais de l’écosystème et partager des contenus stimulants.
Anne Boring (maître de conférences à Erasmus University Rotterdam et responsable de la Chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po)
Doctorante en économie de l’Université Paris Dauphine, Anne Boring est maître de conférences à l’Erasmus University Rotterdam (depuis 2017) et responsable de la Chaire pour l’entrepreneuriat des femmes de Sciences Po depuis 2018. Cette chaire unique en son genre cherche à comprendre les causes qui freinent les potentielles entrepreneures et identifier les compétences qui leurs manquent, afin de co-construire une formation adaptée qui “plante[ra] la graine de l’entrepreneuriat dès la première année à Sciences Po”.
Pourquoi la suivre ? Les biais intégrés sont un frein considérable pour les entrepreneures. Les combattre au plus tôt est donc capital pour permettre aux femmes d’oser se lancer. Anne est également active sur les réseaux pour partager des contenus sur les biais éducatifs et plus largement sur les inégalités homme/femme sur le marché du travail.
L’objectif de ce dossier récapitulatif est de mettre en avant la multitude de ressources (sources d'informations, d’accompagnement ou de financement) auxquelles les entrepreneures ont accès, afin de les rediriger vers les interlocuteurs adaptés. Une liste non exhaustive, d’autant plus qu’une multitude de sources de financement public et privé sont disponibles sans considération de genre.
Ce référencement est donc à prendre comme une source d’information additionnelle à vos autres media. Pour identifier tous les dispositifs publics auxquels vous êtes éligibles, rendez-vous sur Eldorado ! N’hésitez pas à également solliciter notre équipe Advisory pour du conseil sur-mesure sur votre stratégie financière.