Article rédigé par Laodis Menard.
Après avoir été bras droit de Loïc Soubeyrand (Swile) chez Teads pendant 4 ans, Laodis crée plusieurs projets, avant de prendre la direction du Startup Studio Pareto (Matthieu Stefani). En travaillant aux côtés de business angels, il a aidé de nombreux entrepreneurs à lever plus de 30m€ via une approche basée sur un pitch deck impactant et une compréhension fine des attentes des investisseurs.
Après avoir aidé des dizaines d’entrepreneurs sur leur seed et série A, j’ai vu énormément d’erreurs et d’idées reçues sur le pitch deck.
Pourtant, c’est d’après-moi l’outil avec le plus gros R.O.I quand tu lèves des fonds, pour 2 raisons :
- C’est ton CV auprès des investisseurs. Mauvais deck = pas de pitch, même si ta startup déchire
- C’est un exercice qui te force à connaître ta boite par cœur et à savoir la vendre. C’est utile pour toi et pour 100% de tes interactions, pas seulement avec les investisseurs, mais aussi avec tes équipes, prospects, partenaires, etc.
Voici les 5 erreurs que je rencontre le plus :
#1 Tout écrire dans le deck 📚
Ceci est de loin l’erreur la plus courante. “Simplicity is the ultimate sophistication”, disait Da Vinci. Le deck doit être, par essence, synthétique et impactant. Si tu veux tout écrire, fais un document word. Si tu veux convaincre, fais un bon deck, et soustrais le superflu.
Il faut bien saisir que la personne en face de toi, comme un recruteur qui reçoit 100 CVs par jour, ne va passer que très peu de temps sur ton deck la première fois. Elle doit pouvoir le lire en diagonale et être suffisamment impressionnée pour prendre son téléphone et t’appeler.
Respecte son temps. Moins d’éléments, plus impactants.
#2 ne pas comprendre à quoi sert le deck 🤔
La plupart des questions que je reçois des fondateurs quand on crée le deck témoignent d’un manque de compréhension de l’utilité de l’outil. “Combien de slides ça doit faire ?” “On met le BP dedans ?” “J’en fais un pour envoyer par email et un pour présenter ?”
Jeff Bezos a interdit les decks chez Amazon précisément pour cette raison. Il faut dissocier le pitch et son deck, qui sont un teasing et un support, de la due diligence qui a pour but de creuser un maximum ta startup.
Comprends tes interlocuteurs, et pose-toi la question du “Pourquoi” avant de faire le “Comment”.
#3 ne pas raconter une histoire ✒
Indiquer les bonnes informations, c’est cool. Mais la magie ne fonctionnera que si tu les mets au bon endroit, et qu’on a envie de savoir ce qui se passe. Si les slides sont dans le désordre parce qu’il n’y a pas de fond, le deck et le pitch (si tu y arrives) seront chaotiques.
On admire l’entrepreneuriat américain parce qu’il obéit à la culture d’une bonne histoire. On n’amène pas que des faits, on les enrobe dans un récit censé qui donne une excellente raison aux fondateurs d’accomplir leur mission et une excellente raison aux investisseurs de les accompagner.
Chez Nike, on ne vend pas des chaussures, on raconte des histoires de sacrifice et de dépassement. Raconte la tienne, et on te suivra plus facilement.
#4 bullshiter 💬
Personne n’aime quand on invente des choses ou qu’on essaie d’enrober la vérité, surtout quand on demande de l’argent en même temps.
Quand tu essaies de justifier des choses d’une manière absurde plutôt que d’être franc et d’assumer tes faiblesses, ça passe très mal.
C’est particulièrement vrai sur l’utilisation du jargon. Ces dernières années par exemple, on a vu le terme “intelligence artificielle” fleurir un peu partout sur des produits avec des technologies tout à fait traditionnelles. Bien souvent, les fondateurs ne maîtrisent pas le sujet, et ils se font piéger. Résultat, énorme perte de confiance.
Explique chaque chose avec des mots simples, et maîtrise ton sujet.
#5 oublier les chiffres 🔢
Toute affirmation doit être soutenue par un chiffre. Le métier d’investisseur est un métier de chiffres, où l’on rationalise des probabilités avec des valeurs de sortie pour estimer un gain.
Les chiffres, c’est aussi ce qui permet de prouver qu’on a fait nos devoirs. Il y a un monde de différence entre “La plupart des adultes boivent du café” et “71% des adultes boivent du café selon l’insee, soit 40 millions d’adultes”. Dans le premier on pense que tu montes ta startup au doigt mouillé, dans le second on sait que tu construis une boite itérative nourrie par de la donnée.
Justifie tout par de la data.
N’oublie pas qu’un seul investisseur convaincu grâce à un bon pitch, ça peut faire la différence entre une belle levée et une boite plantée.
Si tu veux être coaché de A à Z sur ton deck et le pitch, avec le point de vue de l’investisseur, visite https://www.pitchdecksuperpower.com/
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