Les étapes de la levée de fonds

Si elle est loin d’être obligatoire, la levée de fonds reste un des moments fondamentaux dans la vie d’une startup. Pour s’y préparer au mieux, il est nécessaire de penser en amont chacune des étapes qui la constituent.


Ecosytème startup
Publié le 21/12/2020

 

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Avec une durée comprise entre 6 à 9 mois minimum, la levée de fond tient plus du marathon que du sprint. Et elle vous réserve de nombreux obstacles - à commencer par la valorisation de votre entreprise : plus de la moitié des startups qui envisagent de lever des fonds en early stage ou en série A visent en effet trop haut (source : Early Metrics). D’où l’importance de s’y préparer correctement.

Une fois celle-ci réalisée, vous pourrez passer aux étapes suivantes :

1. Le business plan

Un business plan de qualité est exhaustif et fluide, il reflète la vision et la fiabilité de l’entrepreneur. La forme doit être aussi soignée que le fond : concise et claire. Le business plan se scinde généralement en trois parties :

  • descriptive : présentation de l’équipe, des produits/services, analyse du marché et de la concurrence, de la stratégie et du positionnement, des objectifs et moyens commerciaux et marketing, et enfin du business model
  • financière : il s’agit ici de démontrer la rentabilité financière de l’entreprise en donnant une vision à 3, 4, 5 ans de votre business.
  • résumé opérationnel ou executive summary : c’est une synthèse destinée à convaincre et à aiguiser l’intérêt de l’investisseur. Il est donc nécessaire d’y présenter les fondamentaux du projet de manière synthétique (à rédiger en dernier mais à placer au début de votre business plan).

2. Les investisseurs

Un investisseur (qu’il soit BA ou VC), peut être intéressant à deux titres : soit parce qu’il apporte directement du financement, soit pour son réseau et son expertise qu’il peut mettre à votre disposition. Pour le déterminer, vous devrez réaliser votre propre due diligence (voir ci-dessous) à son sujet : a-t-il investi chez des concurrents ? Quelle est sa réputation dans l'écosystème ? Y-a-t-il des avantages (comme un accompagnement opérationnel) associés à l'investissement ou est-ce un accord purement financier ?

L’idéal est d’arriver à nouer des relations avec des investisseurs au préalable afin de savoir directement à qui vous adresser et envoyer votre pitch le plus rapidement possible. Pour cela, n’hésitez pas à entrer en contact avec les investisseurs plusieurs mois avant la levée de fonds, afin que ces derniers sachent qui vous êtes et quel est votre projet. Vous pourrez ainsi les tenir au courant régulièrement des bonnes nouvelles commerciales et autres avancées de votre startup.

Il vous faudra ensuite lister les différents investisseurs potentiels en fonction de leur profil, afin de leur envoyer votre executive summary. Vous pourrez dans un second temps transmettre votre business plan complet à ceux qui expriment un intérêt pour votre projet. Viendra ensuite le temps des réunions individuelles avec les investisseurs souhaitant approfondir. N’hésitez pas à vous faire accompagner d’un expert pour celles-ci !

3. Roadshow et due dilligence

Troisième étape de votre levée de fonds : la due diligence, soit la phase d’étude approfondie du dossier. Durant cette étape, les potentiels investisseurs vont passer le dossier au crible à travers une succession de filtres : potentiel du marché, « time-to-market », crédibilité des projections financières, faisabilité technique, complémentarité de l’équipe... Dans cette phase, il faut être très réactif en cas de demande d’informations complémentaires et ne pas hésiter à relancer, surtout pour informer d’une bonne nouvelle (nouveaux clients, dernier chiffre de progression, etc.).

C’est aussi le moment d’une véritable analyse juridique qui doit être anticipée. Les entrepreneurs l’ignorent souvent, mais beaucoup de dossiers échouent à cette étape car les contrats et le juridique manquant de sérieux constitueront « un coût caché ». Un audit juridique en amont est donc indispensable.

4. La lettre d’intention

La lettre d’intention (ou term sheet) est le document qui sert à formaliser l’engagement et les bases de la négociation. Elle reprend précisément les conditions financières (comme la valorisation dite « pre-money ») et les conditions juridiques (modifications des statuts, création des parts sociales, dilution du capital). C’est le cadre fixant les futures règles du jeu. Ne pas sous-valoriser la société permettra d’envisager un autre tour de table sans une dilution trop importante pour les fondateurs. Inversement, survaloriser fera fuir les futurs investisseurs, désintéressés par un prix d’entrée trop élevé.

Retrouvez notre série de quatre articles sur le term sheet, entre clauses de gouvernance, de transfert de titres, d'engagements des fondateurs et de liquidité.

5. Le pacte d’actionnaires

Le pacte d’associés (ou pacte d'actionnaires) est un contrat qui a pour but d’organiser les relations entre les associés d’une entreprise, c’est-à-dire de définir les règles du jeu entre ces derniers. En effet, au moment de s’impliquer financièrement dans votre projet, l’investisseur voudra s’assurer un minimum de contrôle et de visibilité sur son investissement.

Cela passe notamment par la négociation de certaines clauses et la création d’un board (sous la forme d’un conseil ou un comité de surveillance). Gardez à l’esprit que la prise de certaines décisions stratégiques ne pourra se faire qu’en ayant recueilli l’accord du board. Et puisque c’est le pacte d’actionnaires qui régit les règles de fonctionnement de ce comité, sa rédaction doit être aussi précise que possible. Là aussi, l’accompagnement par un avocat spécialisé est plus que conseillé !

6. Les démarches juridiques et administratives

Dernière étape avant de mener à bien votre levée de fonds : régler les dernières démarches juridiques et administratives. Dans l’ordre :

  • convocation d’une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) pour acter l'augmentation de capital : il vous faudra préparer le rapport du dirigeant, les résolutions, les propositions de modification...
  • émission des bulletins de souscription d’actions aux investisseurs : c'est une étape à réaliser en même temps que la signature du pacte d’actionnaire. Les investisseurs les renverront à la société dûment complétés.
  • délivrance du certificat du dépositaire par la banque sur présentation des bulletins de souscription : une fois les virements effectués, la banque vous délivrera un certificat du dépositaire constatant la réalisation des souscriptions. Le Président devra alors émettre un procès-verbal de constat de l’opération attestant de la modification des statuts.
  • enregistrement et publication : il s’agit ici de l’enregistrement des statuts, de l’obligation de publication dans un journal d’annonces légales, ainsi que de l’enregistrement du formulaire CERFA M2 au greffe du Tribunal de Commerce compétent. 


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